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06/11/2015

La flore intestinale pour booster l'immunothérapie

La flore intestinale, ou microbiote, jouerait un rôle capital dans le succès d’une immunothérapie en améliorant son efficacité et en diminuant les symptômes d’un effet secondaire fréquent avec ce traitement. Ainsi, les bactéries immunogènes de la flore intestinale pourraient devenir des traitements adjuvants en oncologie.

Tels sont les résultats d’une étude publiée dans la revue Science et menée par le Pr Laurence Zitvogel*, directrice du laboratoire Immunologie des tumeurs et immunothérapie contre le cancer à Gustave Roussy. « Certaines bactéries naturellement présentes dans la flore intestinale sont en train de devenir des piliers du succès d’une immunothérapie en oncologie clinique» commente le Pr Laurence Zitvogel. Le traitement en question, un anticorps, l’Ipilimumab, permet de réveiller le système immunitaire des patients atteints d’un cancer localement avancé ou métastatique avec pour résultats une régression durable de la maladie. Toutefois, chez 20% des patients sous Ipilimumab, apparait un effet secondaire auto-immun : la « colite inflammatoire ».

Deux bactéries identifiées

En se penchant sur l’analyse de la flore intestinale chez la souris, les chercheurs ont identifié deux bactéries. Lorsque celles-ci sont absentes l’effet du médicament n’est plus perceptible. En permettant la colonisation de l’intestin des souris par l’une ou l’autre des bactéries identifiées, l’efficacité du traitement est restauré et la symptomatologie de la colite inflammatoire améliorée.
La pertinence de ces informations a été recherchée chez l’homme avec succès. L’analyse de la flore intestinale de patients souffrant d’un mélanome métastatique après traitement à l’Ipilimumab a permis de montrer l’importance de ces bactéries immunogènes dans la sensibilité au traitement et la diminution tumorale.

Vers un nouveau type de traitement en oncologie ?

« En parallèle de nos travaux, une équipe américaine est arrivée aux mêmes conclusions sur le rôle d’autres bactéries dans l’efficacité de l’anticorps anti-PD1, le nivolumab » ajoute le Pr Laurence Zitvogel qui précise que ces travaux montrent que le microbiote dicte la réponse thérapeutique ce qui ouvre des perspectives intéressantes de traitement.
Ainsi, on pourrait proposer à des patients dont la flore intestinale est peu favorable, une composition bactérienne compensatrice soit par des prébiotiques, soit par des bactéries immunogènes issues de la flore intestinale, soit par une transplantation fécale. Mais il existe actuellement en France un flou réglementaire quant à la transformation des flores intestinales en médicaments, qui pourraient devenir des adjuvants thérapeutiques en oncologie.

Pour en savoir plus

> Lire le communiqué de presse

* Ces travaux de recherche ont été menés conjointement par des chercheurs français de Gustave Roussy, de l’Inserm, de l’Institut Pasteur, de l’AP-HP et de l’Université Paris-Sud, en collaboration avec une équipe de l’INRA et principalement soutenu financièrement par la Fondation ARC pour la Recherche contre le Cancer.