Cancer et soleil : les bons réflexes à adopter

L’été est trop souvent synonyme d’exposition excessive au soleil, dont les rayonnements ultraviolets sur la peau sont responsables chaque année en France de plus de 10 000 nouveaux cas de mélanomes, selon les données de Santé Publique France. Se protéger soi-même et ses proches de façon optimale est un enjeu majeur de santé publique, d’autant plus pour les patients traités ou guéris d’un cancer, chez qui les rayonnements UV peuvent engendrer de nombreuses complications.

En France, l’incidence du mélanome cutané a été multipliée par cinq en moins de trente ans, selon l’Institut national du cancer, ce qui en fait l’une des tumeurs dont la fréquence a le plus augmenté. Entre 2010 et 2023, cette progression s’est poursuivie à un rythme soutenu, avec en moyenne une hausse de 2 % par an du nombre de nouveaux cas. Des chiffres qui témoignent de l’importance de continuer à sensibiliser le grand public aux risques causés par l’exposition au soleil et aux ultraviolets artificiels, d’autant plus à l’approche des départs en vacances.

Se protéger efficacement

Contre le soleil, plusieurs réflexes sont à adopter et à garder en tête toute l’année :

• Limiter au maximum son exposition directe aux rayons du soleil demeure la meilleure protection, et surtout aux heures les plus chaudes, de 11 h à 16 h.
• Appliquer en quantité suffisante (deux cuillères à café pour le visage, les bras et le cou, deux cuillères à soupe pour le corps en cas de baignade) de la crème solaire indice 50 + anti UVA et UVB toutes les deux heures et après la baignade ou le sport.
• Porter des vêtements couvrants, longs et amples, avec un chapeau dont les bords dépassent de 7 cm ainsi qu’une paire de lunettes de soleil marquée CE.
• Ne jamais exposer les nourrissons au soleil et protéger particulièrement les enfants avec des vêtements couvrants, même lors de la baignade. Les coups de soleil durant l’enfance sont en effet un facteur de risque très important des cancers de la peau.

Enfin, toute l’année, les séances d’UV en cabine sont à proscrire.

Surveiller ses grains de beauté et connaitre sa peau

Le mélanome détecté tôt est un cancer de bon pronostic. Mais un diagnostic tardif réduit grandement les chances de guérison. Le mélanome est en effet un cancer à fort potentiel métastatique, notamment dans les poumons. Il est donc primordial d’avoir des photos de toute sa peau à un temps donné afin de pouvoir repérer une évolution et de savoir observer ses grains de beauté. Pour cela, la règle ABCDE a été mise en place afin de détecter ceux qui semblent anormaux. En cas de doute, et si un grain de beauté change, gratte, ou se met à saigner, il convient de consulter immédiatement un professionnel de santé.

Précautions supplémentaires en cas de cancer

Les personnes en cours de traitement contre un cancer ou ayant terminé leur traitement récemment peuvent présenter une sensibilité accrue aux rayons ultraviolets (UV). Cela est principalement dû aux effets secondaires des traitements, qui peuvent rendre la peau plus fragile, voire photosensible. Il est donc essentiel de respecter scrupuleusement les bonnes pratiques face au soleil, en particulier pendant les périodes estivales.

En fonction des traitements reçus, les risques face au soleil peuvent différer. À l’approche de l’été, il est donc nécessaire d’échanger avec son oncologue, qui se basera sur son expertise pour vous informer des différents risques. 

• Chimiothérapie : certains médicaments peuvent provoquer des réactions de photosensibilisation, entraînant des rougeurs, des brûlures ou des éruptions cutanées après exposition au soleil. La perte des cils rend les yeux plus sensibles au soleil, nécessitant le port de lunettes de soleil très protectrices.
• Radiothérapie : la peau irradiée devient particulièrement vulnérable. Elle doit être strictement protégée du soleil, et ce, pendant plusieurs mois, voire plus d’un an, afin d’éviter inflammation, brûlures ou pigmentation définitive.
• Thérapies ciblées et immunothérapie : certains traitements peuvent entraîner une réaction cutanée exacerbée aux UV, augmentant le risque de coup de soleil sévère.
• Hormonothérapie : elle peut favoriser l’apparition de taches pigmentaires, en particulier sur le visage.
• Chirurgie : une cicatrice exposée trop tôt au soleil risque de devenir définitivement pigmentée. Il est recommandé de la couvrir complètement pendant au moins un an.