Gustave Roussy participe à l’essai clinique LUMEN-1, qui entend évaluer l’efficacité de la radiothérapie interne vectorisée dans le traitement des méningiomes, la forme la plus courante de tumeur cérébrale chez l’adulte. Il n’existe actuellement pas de standard unique de traitement pour les patients atteints d’un méningiome en rechute après échec définitif de la chirurgie et de la radiothérapie. Cet essai représente ainsi une première en neuro-oncologie, et ouvre la voie dans le cadre de tumeurs cérébrales réfractaires.

Photographie : radiopharmacie du département de médecine nucléaire de Gustave Roussy
Les méningiomes sont des tumeurs du système nerveux central qui se développent dans les méninges, c’est-à-dire les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Ces tumeurs ne sont pas malignes dans la plupart des cas, on parle alors de méningiome de grade I, mais doivent faire l’objet d’une attention particulière car elles peuvent compresser certaines zones du cerveau. Il existe également des méningiomes à haut risque, agressifs, de grade II ou de grade III.
Le traitement standard de ces tumeurs repose sur la chirurgie plus ou moins suivie de la radiothérapie. Cependant, la maladie peut récidiver après cette première approche : on parle alors de méningiome réfractaire. Dans cette situation, les options thérapeutiques sont très limitées, et le pronostic des patients peu favorable. La médecine nucléaire, qui utilise la radioactivité à des fins médicales, pour diagnostiquer et pour soigner, constitue un espoir important pour ces patients en rechute.
En effet, les méningiomes ont la particularité d’exprimer à leur surface des récepteurs de la somatostatine, qui sont déjà mobilisés en médecine nucléaire pour traiter les tumeurs neuroendocrines.
Piloté par le Dr David Guyon, l’essai de phase II LUMEN-1 vient d’inclure un premier patient à Gustave Roussy. L’objectif est d’évaluer l’efficacité du [177Lu] Lu-DOTATATE, un radioligand de médecine nucléaire ciblant les récepteurs de la somatostatine, chez des patients atteints d’un méningiome réfractaire, de grade I, II ou III.
Cet essai se distingue par son approche théranostique : le radioligand va être utilisé à la fois pour s’assurer de la sensibilité de la tumeur au traitement, mais également pour la traiter.