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GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

24/11/2025

Les questions à poser si l’on m’annonce un cancer du testicule

Avec un peu moins de 3 000 nouveaux cas par an en France, le cancer du testicule est une tumeur rare, qui demeure néanmoins la plus fréquente chez les hommes jeunes. Grâce aux progrès thérapeutiques, ce cancer se guérit aujourd’hui dans plus de neuf cas sur dix. La détection précoce de la maladie, appuyée par l’autopalpation testiculaire, demeure néanmoins un enjeu majeur afin de limiter les effets secondaires des traitements. À l’occasion de Novembre Masculin, la Dr Macarena Rey-Cardenas, oncologue médicale au sein du comité génito-urinaire de Gustave Roussy, fait le point. 

Les questions à poser si...

Quel est le stade de mon cancer ?

Dr Rey-CardenasConnaître le stade de son cancer du testicule est primordial, puisqu’il influence directement la suite du parcours thérapeutique. En fonction de l’étendue de votre tumeur, l’oncologue classera votre cancer en trois stades. Le stade I signifie que la maladie se concentre uniquement au niveau d’un testicule. Le stade II, qu’elle s’est propagée aux ganglions lymphatiques dans l’abdomen. On parle de stade III quand la maladie s’est métastasée ailleurs dans l’organisme, comme dans les poumons ou dans le foie. Votre oncologue posera son diagnostic en fonction des résultats de vos examens ainsi que du taux de plusieurs marqueurs tumoraux propres au cancer du testicule, mesurables dans votre sang, comme l’alpha-fœtoprotéine (AFP), l’hormone chorionique gonadotrophique (HCG) et le lactate déshydrogénase (LDH).

Quels vont être mes traitements ?

Dans la majorité des cas, la prise en charge de cette tumeur débute par la chirurgie. Le testicule atteint va être retiré lors d’une opération nommée orchidectomie, via une incision chirurgicale réalisée sur l’aine. Cette intervention est réalisée en ambulatoire. Une prothèse testiculaire, en silicone ou en gel souple, peut être placée pendant ou après l’intervention, selon la volonté du patient. Cette prothèse, purement esthétique, peut aider à préserver l’image corporelle. Ensuite, si la maladie est avancée, avec ou sans métastases à distance, une chimiothérapie à base de sels de platine est prescrite. Dans certains cas très rares, la chimiothérapie n’est pas suffisante pour éliminer l’ensemble des métastases. Le patient est donc à nouveau pris en charge chirurgicalement pour réaliser un curage ganglionnaire ou une chirurgie de masse résiduelle, par exemple aux poumons.

La chimiothérapie peut aussi être prescrite en l’absence de localisation secondaire, après la chirurgie, afin de diminuer le risque de rechute. Votre oncologue échangera alors avec vous pour évoquer les bénéfices mais également les effets secondaires possibles de cette approche. Un traitement par radiothérapie est enfin possible dans certains sous-types de tumeurs. Une fois le cancer guéri, un suivi régulier est mis en place, associant une échographie testiculaire annuelle pour contrôler le testicule sain, ainsi que des examens par scanner TAP et marqueurs tumoraux dont la fréquence s’espacera progressivement au fil du temps, à mesure que l’on s’éloigne de la date de fin du traitement.

Le cancer du testicule est-il agressif ?

Le cancer du testicule est l’un des cancers qui se guérit le mieux, avec un taux de guérison supérieur à 90 %, tous stades confondus. C’est l’un des rares cancers pouvant être guéris même lorsqu’il est métastatique. Cette sensibilité exceptionnelle au traitement s’explique par la nature des cellules à l’origine de la tumeur : les cellules germinales. Ces cellules reproductrices ont un fort potentiel de différenciation et conservent un programme cellulaire très immature. Cette immaturité les rend particulièrement sensibles à la chimiothérapie.

Néanmoins, le diagnostic précoce demeure un enjeu majeur : plus la tumeur va être détectée tôt, moins la prise en charge sera lourde, avec des effets secondaires limités. C’est pour cette raison qu’il est primordial que les hommes de 15 à 40 ans prennent le réflexe de s’autopalper les testicules une fois par mois, et de consulter leur médecin généraliste dès qu’une anomalie est détectée.

Mon cancer va-t-il avoir un impact sur ma sexualité ?

Le cancer du testicule n’a généralement aucun impact sur la sexualité des patients. Dans l’immense majorité des cas, le second testicule est sain, ce qui permet une production suffisante de testostérone pour avoir des érections et une libido normale. Cependant, si des troubles liés à la sexualité apparaissent, le patient peut être orienté vers un urologue et/ou un andrologue.

Qu’en est-il de ma fertilité ?

Là encore, si l’autre testicule est sain, la production de spermatozoïdes se poursuit normalement dans la majorité des cas. Beaucoup d’hommes restent fertiles après une orchidectomie unilatérale. Cependant, certains cancers du testicule sont associés à une baisse de la fertilité, avant même la chirurgie. La chimiothérapie peut également altérer temporairement ou durablement la production de spermatozoïdes. Il est donc recommandé de réaliser un spermogramme et d’envisager une conservation de sperme avant toute intervention et traitement complémentaire. La conservation de sperme est une procédure rapide et prise en charge par la Sécurité sociale.

Y-a-t-il des essais cliniques en cours ?

La recherche continue dans le cancer du testicule dans une démarche de désescalade thérapeutique, afin de limiter le poids des traitements actuels tout en gardant le même niveau d’efficacité. À Gustave Roussy, l’étude STARTER a récemment ouvert, pour évaluer si une activité physique adaptée peut réduire les effets secondaires de la chimiothérapie dans le cancer du testicule.

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