Du 19 au 25 mai se tient à Gustave Roussy la Semaine de la recherche clinique, consacrée cette année à la radiologie interventionnelle. Deux patients ayant bénéficié d’approches innovantes dans ce domaine, au sein du service dirigé par le Dr Frédéric Deschamps, témoignent.
« Il y a deux ans, on m’a diagnostiqué une tumeur desmoïde, et j’ai entamé mon suivi à Gustave Roussy. Après plusieurs biopsies, j’ai été orientée vers le Dr Deschamps, qui m’a proposé de participer à l’essai clinique CRYODESMO-02. J’ai accepté sans hésiter. D’une part parce que j’ai une confiance totale dans l’équipe médicale, et d’autre part parce que cet essai évalue la cryothérapie, une méthode déjà utilisée pour traiter les tumeurs desmoïdes par le froid. L’objectif est maintenant de déterminer si ce traitement peut être utilisé dès le début de la prise en charge, et non en deuxième ligne comme c’est actuellement le cas. Le recueil du consentement pour participer à l’essai a été très fluide, comme les explications qui m’ont été fournies par les médecins. Le recours à la radiologie interventionnelle est dans mon cas très bénéfique, puisque je ne vais pas avoir besoin de suivre une chimiothérapie. Je vais ainsi reprendre le cours de ma vie très rapidement. Après l’intervention, j’allais bien. Je m’attendais à voir un pansement ou une ouverture, mais l’incision était très petite et les douleurs limitées. Si ma participation peut aider à faire avancer les choses, c’est positif. D’autres patients l’ont fait avant moi pour faire progresser la médecine ».
« En 2017, on m’a diagnostiqué un paragangliome au niveau de l’abdomen, une tumeur neuroendocrine. Celle-ci a été retirée lors d’une intervention chirurgicale. Malheureusement, une seconde tumeur est apparue au niveau de ma colonne vertébrale, et j’ai alors été pris en charge à Gustave Roussy, centre expert dans le traitement de cette pathologie. Pour réduire cette nouvelle tumeur, de la chimiothérapie m’a été prescrite. Mais au début de l’année, j’ai de nouveau ressenti des symptômes dans les jambes, notamment une perte de force causée par la compression de ma colonne vertébrale. J’ai immédiatement signalé ces symptômes via l’application de télésurveillance Résilience. En réponse, il a été décidé d’avoir recours à l’électrochimiothérapie. Le Dr Frédéric Deschamps m’a expliqué que cette technique consiste à insérer des électrodes dans la tumeur afin d’améliorer la pénétration et l’efficacité d’une chimiothérapie grâce à l’électricité. J’ai trouvé cette approche très intéressante, notamment parce que les impulsions électriques permettent d’ouvrir temporairement les cellules cancéreuses. L’électrochimiothérapie est beaucoup moins lourde qu’une chirurgie traditionnelle. Deux jours après l’intervention, j'étais déjà capable de me relever seul de mon lit, ce que je ne pouvais pas faire après ma première opération chirurgicale. La rémission a également été beaucoup plus simple. Dans les jours qui ont suivi mon intervention, je ressentais déjà du mieux au niveau de mes jambes ».