Adresse

Gustave Roussy
114, rue Édouard-Vaillant
94805 Villejuif Cedex - France

Standard

Tel : +33 (0)1 42 11 42 11

Urgences

Avant toute venue aux urgences, il est impératif de téléphoner au (0)1 42 11 42 11. En cas de venue sans appel préalable, vous serez transféré dans un autre hôpital.

GUSTAVE ROUSSY
1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 4 000 professionnels mobilisés

Villejuif, 18 juillet 2025

The Lancet
L
’association de deux traitements prouve son efficacité dans un sous-type agressif du cancer de la prostate

Deux articles publiés simultanément dans The Lancet présentent les résultats actualisés de l’essai clinique TALAPRO-2. Coordonné par le Pr Karim Fizazi, Professeur à l’Université Paris-Saclay, responsable du comité de cancérologie génito-urinaire à Gustave Roussy, cet essai évalue l’association d’un inhibiteur de PARP à une hormonothérapie de nouvelle génération dans les cancers de la prostate avancés. Cette approche s’est révélée particulièrement efficace chez les patients porteurs d’une altération du gène BRCA2.

Les cancers de la prostate métastatiques résistants aux hormonothérapies traditionnelles restent incurables et se révèlent plus agressifs chez les patients présentant une altération des gènes impliqués dans la réparation de l’ADN, tels que BRCA2. Dans cette sous-population, l’espérance de vie moyenne est d’environ deux ans.

TALAPRO-2 est un essai clinique de phase III, international, randomisé et en double aveugle, ayant impliqué un total de 805 patients. Ces derniers, tous atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la privation androgénique, ont été recrutés dans 200 centres répartis entre l’Amérique du Nord, l’Europe et la région Asie-Pacifique. 399 d'entre eux, présentant des anomalies des gènes liés à la réparation de l’ADN, ont également été inclus dans une cohorte spécifique.

L'objectif de TALAPRO-2 était d’évaluer l'efficacité d'une combinaison thérapeutique innovante. Cette dernière associe un inhibiteur de PARP, le talazoparib, à l'enzalutamide, une hormonothérapie de seconde génération. Dans le cadre de cet essai, les patients inclus ont ainsi été répartis en deux groupes :

  • Le premier groupe a reçu l’association du talazoparib (0,5 mg) et d’enzalutamide (160 mg) par voie orale quotidiennement.
  • Le second groupe a reçu l’enzalutamide (160 mg) seul, toujours par voie orale quotidienne.

Efficacité marquée chez les patients BRCA2

Les résultats présentés dans The Lancet montrent une efficacité particulièrement marquée de l’association talazoparib/enzalutamide chez les patients présentant une mutation du gène BRCA2.

Pour ces patients, après quatre ans de suivi, la survie globale médiane n’a pas encore été atteinte pour le groupe ayant reçu les deux médicaments, plus de la moitié des patients étant toujours vivants au moment de l’analyse. À l’opposé, pour le groupe de patients ayant reçu l’hormonothérapie seule, la survie globale médiane est de 28,5 mois.

« Ces résultats montrent que pour les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la privation androgénique et présentant une altération du gène BRCA2, l’association talazoparib/enzalutamide permet de doubler l’espérance de vie, ce qui est énorme. De même, TALAPRO-2 démontre qu’avec cette association de médicaments, le risque de détérioration de la qualité de vie des patients ou d’apparition de symptômes liés à la progression du cancer est diminué », détaille le Pr Karim Fizazi.

Les cellules cancéreuses des patients dont le gène BRCA2 est altéré rencontrent naturellement des difficultés à réparer leur ADN. L’ajout d’un inhibiteur de PARP à l’hormonothérapie conduit à une accumulation de lésions de l’ADN des cellules tumorales, provoquant la mort cellulaire.

Connaître le profil moléculaire des tumeurs

Dans la cohorte générale tous patients confondus, porteurs ou non d’altérations des gènes de réparation de l’ADN, l'ajout d'un inhibiteur de PARP à l’hormonothérapie de seconde génération s’est également révélé efficace mais dans une moindre mesure, avec une survie globale médiane passant de 37 mois pour le groupe enzalutamide seul à 45,8 mois pour le groupe talazoparib/enzalutamide (cette différence étant moindre si on ne compte pas les patients porteurs d’altérations de BRCA2).

« Les résultats actualisés de TALAPRO-2 démontrent l’importance de réaliser un test moléculaire chez les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistants à la privation androgénique, entre autres afin de déterminer s’ils présentent ou non une altération du gène BRCA2. Si une telle altération est détectée, ils pourront alors être orientés vers un traitement alliant inhibiteur de PARP et hormonothérapie de seconde génération, appelé à devenir le nouveau standard thérapeutique pour ce sous-groupe de patients », explique le Pr Karim Fizazi. « Le testing moléculaire peut être réalisé via une biopsie liquide par l’analyse de l’ADN tumoral circulant dans le sang. Il s’agit d’une méthode très fiable et informative, en particulier dans le cancer de la prostate », conclut-il.

Sources

The Lancet

Talazoparib plus enzalutamide in men with HRR-deficient metastatic castration-resistant prostate cancer: final overall survival results from the randomised, placebo-controlled phase 3 TALAPRO-2 trial
Article publié le 16 juillet 2025
DOI : https://doi.org/10.1016/S0140-6736(25)00683-X

Talazoparib plus enzalutamide in men with metastatic castration-resistant prostate cancer: final overall survival results from the randomised, placebo-controlled, phase 3 TALAPRO-2 trial
Article publié le 16 juillet 2025
DOI : https://doi.org/10.1016/S0140-6736(25)00684-1

PDF icon ► Lire le communiqué en PDF