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1er centre de lutte contre le cancer en Europe, 3 000 professionnels mobilisés

ASCO 2023

Bio-marqueurs prédictifs de l’efficacité d’une bithérapie ciblée dans le cancer du poumon métastatique avec mutation EGFR

L’essai CHRYSALIS 2, présenté cette année à l’oral au congrès de l’ASCO par le Pr Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique de Gustave Roussy, s’est intéressé aux patients souffrant d’un cancer du poumon métastatique présentant une mutation EGFR. Ses résultats indiquent qu’en situation d’échec du traitement de première ligne par osimertinib, l’association entre l’amivantamab, une nouvelle thérapie ciblée par voie intraveineuse, et le lazertinib, un inhibiteur oral de EGFR, donne des résultats favorables lorsque la tumeur sur-exprime la protéine MET.

Abstract n°9013 présenté le par le Pr Benjamin Besse le vendredi 2 juin

La mutation du gène EGFR est présente chez 10 à 15 % des cas de cancers du poumon chez des personnes d’origine caucasienne (souvent non-fumeurs) et près de 50 % des cas en Asie.

Le traitement standard de première intention pour le cancer du poumon au stade métastatique avec cette mutation est l’osimertinib, une thérapie ciblée de 3e génération inhibant EGFR. Ce standard sera peut-être remis en question cette année à l’ASCO avec les résultats de l’étude FLAURA 2 qui compare l’osimertinib seul en première intention à l’osimertinib associé à une chimiothérapie. « Si des résultats prometteurs sont démontrés, cela pourrait devenir le nouveau traitement standard pour ces patients » explique le professeur Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique de Gustave Roussy et principal investigateur de l’étude CHRYSALIS-2.

Par ailleurs, l’essai MARIPOSA compare l’osimertinib seul à une association de deux thérapies ciblées, l’amivantamab et le lazertinib. Ses résultats pourraient laisser entrevoir un autre standard de traitement.

Dans ce contexte, il est important de mieux comprendre, en analysant la tumeur, quels patients pourraient tirer le plus de bénéfice de chaque traitement. C’est le but de l’étude CHRYSALIS-2 présentée à l’ASCO cette année.

Prédire l’efficacité pour orienter vers le meilleur traitement

Cette étude de phase 1-2 étudie l’association thérapeutique amivantamab/lazertinib. Le Pr Benjamin Besse présente les résultats d’une nouvelle cohorte homogène de patients ayant reçu en première ligne l’osimertinib, avant d’être en situation d’échec thérapeutique. La combinaison des deux thérapies ciblées amivantamab/lazertinib leur a alors été proposée. Les premiers résultats de l’essai CHRYSALIS avaient montré un taux de réponse de 36 % avec cette bithérapie dans le cancer du poumon métastatique avec la mutation EGFR. « Notre nouvelle cohorte de 108 patients, confirme un taux de réponse de 30 %, avec une durée moyenne de réponse de 10,8 mois » précise le Pr Besse pour qui cette association s’avère « un traitement de rattrapage intéressant après échec de l’osimertinib, avec néanmoins une toxicité qui n’est pas anodine »

Dans cette nouvelle cohorte, tous les patients ont bénéficié d’une biopsie tumorale, avant de recevoir l’amivantamab/lazertinib, permettant notamment de mesurer l’expression de la protéine MET. « Grâce à ces biopsies, nous avons pu voir que 36 % des patients présentaient une tumeur avec hyper-expression de MET. Pour ces derniers, le taux de réponse atteignait 61 % avec l’association amivantamab/lazertinib, contre 14 % lorsque MET n’était pas hyper-exprimé. La médiane de survie sans progression est de 12,2 mois versus 4,2 mois ».

L’expression de la protéine MET s’avère particulièrement prédictive de l’efficacité de cette combinaison d’anticorps bispécifique. Cette information pourrait aider à sélectionner le médicament le plus efficace si, à l’avenir, plusieurs standards de traitements étaient disponibles pour les patients atteints de cancer bronchique muté EGFR.