Villejuif, le 8 décembre 2025
De nouvelles avancées dans la prise en charge des cancers du sang présentées au congrès de l’ASH
Les médecins et chercheurs de Gustave Roussy ont participé à 61 études présentées cette année au congrès annuel de l’American Association of Hematology. Les premiers résultats de l’étude Olympia-3, évaluant un nouvel anticorps bispécifique dans le traitement de première ligne des patients atteints de lymphomes diffus à grandes cellules B, ont été présentés lors d’une session orale.
Organisé à Orlando, en Floride, le 67e congrès de l’American Association of Hematology réunit du 6 au 9 décembre des hématologues, chercheurs, industriels et associations de patients du monde entier, pour échanger autour des dernières avancées thérapeutiques dans la prise en charge des maladies du sang.
Gustave Roussy renouvelle cette année une présence importante à ce congrès, le plus prestigieux à l’échelle mondiale en hématologie. 61 études auxquelles a pris part l’Institut ont été sélectionnées pour cette édition, dont quatre sont présentées directement par un expert en hématologie de Gustave Roussy. Les thématiques abordées vont de la gestion de la fertilité chez les patients traités par thérapie cellulaire à l’étude de nouvelles immunothérapies ciblées pour le myélome multiple.
Résultats très prometteurs dans les lymphomes
Parmi l’ensemble de ces travaux, le Dr Jean-Marie Michot a présenté les premiers résultats de l’étude de phase III Olympia-3, portant sur l’association d’une immunothérapie innovante à la chimiothérapie standard en traitement de première ligne chez des patients atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL), non préalablement traités.
Le DLBCL est un cancer agressif des ganglions lymphatiques et des lymphocytes B, un type de globule blanc essentiel au système immunitaire. Le traitement standard associe une chimiothérapie (CHOP) à un anticorps monoclonal ciblant la protéine CD20, le rituximab, qui aide le système immunitaire à reconnaître et détruire les lymphocytes B exprimant CD20. Toutefois, malgré ces progrès, certains patients ne répondent pas ou rechutent, rendant indispensable la recherche de nouvelles approches thérapeutiques.
L’étude Olympia-3 évalue la combinaison de la chimiothérapie CHOP avec un anticorps bispécifique, l’odronextamab, qui redirige les lymphocytes T pour tuer les lymphocytes B malins, activant directement le système immunitaire contre le cancer. Les premières données montrent que cette combinaison est globalement bien tolérée, avec des effets secondaires connus et maîtrisables.
Deux niveaux de dose (80 et 160 mg) ont été évalués, et le groupe recevant la dose la plus élevée d’odronextamab a présenté un taux de réponse complète de 100 %. Cette dose élevée a été sélectionnée pour la poursuite des investigations.
Expertise du département d’hématologie
Par ailleurs, trois autres études ont été présentées sous forme de poster par les experts de Gustave Roussy. La Dr Tereza Coman est revenue sur la comparaison de différentes stratégies visant à prévenir la réaction du greffon contre l’hôte après une greffe de moelle osseuse, chez des patients atteints de leucémie myéloïde aiguë et de syndromes myélodysplasiques. La chercheuse Isabelle Plo a, quant à elle, évoqué le rôle des mitochondries, les centrales énergétiques de la cellule, dans la prédisposition aux syndromes myéloprolifératifs liés à une anomalie du chromosome 14, afin de mieux comprendre les mécanismes biologiques qui favorisent l’émergence de cancers du sang. Enfin, le Dr Jean-Baptiste Micol a dévoilé les résultats de l’étude ALFA-PPP, qui s’est penchée sur la façon dont sont traités et comment évoluent au fil du temps les patients adultes atteints de leucémie myéloïde aiguë avec mutation TP53, en conditions cliniques réelles.
Le département d’hématologie de Gustave Roussy prend en charge les patients adultes atteints de maladie sanguine, de la moelle osseuse et des ganglions, telles que les leucémies myéloïdes aiguës et chroniques, les leucémies lymphoïdes aiguës et chroniques, les lymphomes non hodgkiniens, les lymphomes de hodgkin, les myélomes multiples, les syndromes myéloprolifératifs, les thrombocytémies essentielles, la maladie de Vaquez, les myélofibroses, les mastocytoses, les syndromes myélodysplasiques, ou encore les leucémies myélomonocytaires.
Des autogreffes, des allogreffes de cellules souches hématopoïétiques et des procédures par cellules CAR-T peuvent être réalisées à Gustave Roussy. Les cellules CAR-T sont des lymphocytes T du patient, reprogrammés en laboratoire pour reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Ces thérapies ont déjà montré une efficacité remarquable dans plusieurs cancers du sang réfractaires aux traitements classiques. Gustave Roussy s’est équipé d’un automate de production dans son laboratoire de thérapie cellulaire.
